Andrea Brunello et la révolution climatique

"Pale blue dot / Point bleu pâle" est un projet ayant été mené en collaboration avec trois unités de recherche du LabEx COTE (Irstea, GREThA, EPOC) avec notamment la chercheuse Clarisse Cazals.

Andrea Brunello © Daria Akimenko Andrea Brunello © Daria Akimenko

Andrea Brunello, comédien, metteur en scène et directeur artistique de Arditodesio

Pourquoi travailler avec des chercheurs ? Que cherchez-vous ?

J’ai toujours été dans une démarche de recherche très liée à la science puisque je suis également titulaire d’un doctorat en physique quantique. Pour moi, l’art et la science sont intimement liés. Il est question de recherche et de représentation du monde des deux côtés. J’avais déjà produit deux pièces en lien avec la science, l’une sur le principe d’incertitude en physique quantique, l’autre sur le concept de temps. Je collabore toujours avec des chercheurs pour l’écriture de mes pièces parce que je veux que mes propos soient fondés scientifiquement et en accord avec les dernières avancées scientifiques.

Qu’avez-vous appris au contact des chercheurs en sciences environnementales de l’Irstea et du Labex Cote ? Avez-vous été étonné ?

Avec Pale Blue Dot, ma démarche était un peu différente. J’avais envie de m’attaquer à cette grande question du changement climatique, une question qui nous concerne tous et met en jeu notre avenir en tant qu’humanité. J’avais envie d’écrire une pièce optimiste qui envisage des pistes, des solutions, que nous pourrions mettre en œuvre, nous les humains, pour sauver la planète. Mais comme cette question est complexe et implique beaucoup de domaines scientifiques, en particulier les sciences humaines et sociales, j’avais besoin de recueillir l’avis de nombreux chercheurs. C’est ce que j’ai fait lors de mes résidences à l’Université de Bordeaux. J’ai été étonné de la diversité des recherches en sciences environnementales, de leur caractère parfois hyper spécialisées, mais aussi de la vision parfois pessimiste des solutions possibles.

Vos échanges avec les chercheurs ont-ils surtout nourri le fond ou la forme de votre pièce ?

Surtout le fond, dans la mesure où c’est tout ce matériau collecté qui a servi de base à l’écriture de la partie scientifique de la pièce. Et c’est ce qui m’a servi à imaginer et élaborer cette révolution présentée dans la pièce, une révolution profonde que je voulais scientifiquement fondée et probable… Mais la forme aussi a été impactée puisqu’en tant que comédien sur le plateau je suis nourri de toutes ses rencontres, et de tous les doutes et les espoirs qu’elles portent en elles.

 

Le point de vue de Clarisse Cazals, chercheuse à l’Irstea et coordinatrice du projet

Du côté des chercheurs, l’expérience a été vivement appréciée. Cette démarche nous oblige à rendre compréhensibles nos travaux et à faire évoluer nos questionnements, à prendre de la hauteur aussi. Cela nous interroge également sur les modes de transmission et de valorisation de la recherche dans la société. Comment transmettre et partager nos recherches auprès d’un public plus large ? Sur ce point, le théâtre offre une autre forme de médiation et permet une présence sur scène de la science. Nous espérons également pouvoir contribuer et accompagner la diffusion de cette pièce après sa création au Carré des Jalles.

Mise à jour le 25/04/2017